Qu’est-ce que l’oreille moyenne ?

Le tympan se situe à l’extrémité du conduit auditif externe et sépare l’oreille moyenne de l’oreille externe. Les ondes sonores, acheminées le long du conduit auditif externe, font vibrer le tympan, lequel est en contact avec le marteau, l’enclume et l’étrier. La vibration de ces osselets transmet le son à l’oreille interne. L’oreille moyenne communique avec la région du rhinopharynx (partie arrière des fosses nasales) via la trompe d’Eustache, laquelle égalise la pression de l’oreille moyenne avec la pression atmosphérique. Les cellules mastoïdiennes situées dans l’os mastoïde (derrière l’oreille) et reliées à l’oreille moyenne forment les autres structures anatomiques de l’oreille moyenne.

Quels sont les types d’otites moyennes chroniques ?

Les otites moyennes chroniques présentent de nombreux aspects, mais en pratique, on rencontre essentiellement deux tableaux cliniques.

1. Les perforations tympaniques chroniques suite à une otite moyenne aiguë, à un traumatisme ou à une chirurgie de l’oreille

Les perforations du tympan qui ne se referment pas spontanément ou grâce à de simples interventions sont la forme la plus fréquente d’otite moyenne chronique. À travers cette perforation, l’eau peut pénétrer dans l’oreille moyenne ou une infection peut s’étendre depuis les sinus, le nez ou le rhinopharynx via la trompe d’Eustache, entraînant un écoulement purulent intermittent. De surcroît, en raison d’infections répétées, l’audition peut se dégrader avec le temps. Ce groupe de maladies chroniques de l’oreille moyenne est relativement fréquent et son traitement, comparé à d’autres formes, est plus aisé, avec de bons résultats fonctionnels.

2. La seconde grande catégorie d’otite moyenne chronique : la cholestéatome

Dans ce cas, c’est souvent un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache depuis l’enfance qui joue un rôle majeur. La maladie débute avec une insuffisance d’aération de l’oreille moyenne qui induit une pression négative. Cette dépression attire alors le tympan vers la cavité de l’oreille moyenne, provoquant un affaissement (rétraction). Par la suite, la peau du conduit auditif externe (épiderme) progresse dans l’oreille moyenne et, au fil du temps, s’étend dans l’os mastoïde adjacent, où elle forme une masse inflammatoire nommée cholestéatome. Cette lésion, composée de cellules épidermiques desquamées et de bactéries, exerce une pression sur les structures osseuses voisines et les détruit sous l’effet combiné de l’inflammation et de la pression, s’étendant ainsi progressivement vers les organes adjacents, pouvant mener à des complications graves.

Les patients rapportent souvent une perte auditive installée depuis longtemps, qui s’aggrave lentement, ainsi que des écoulements purulents malodorants survenant par intermittence. Dans certains cas, ils peuvent se présenter brusquement à l’hôpital pour une perte auditive aiguë, des vertiges, une paralysie faciale ou des complications intracrâniennes telles qu’une méningite ou un abcès cérébral provoqués par la diffusion de l’infection. Dans ce second type d’otite moyenne chronique associée à un cholestéatome, l’objectif prioritaire du traitement chirurgical est de stopper la progression de l’infection et du processus destructeur. Dans ces situations, la restauration fonctionnelle de l’audition est souvent moins satisfaisante que dans le premier type d’otite moyenne chronique.